Peut-être avez-vous déjà entendu parler d'une Dame, tout de blanc vêtue, qui fait de l'auto stop, en plein dénuement et que l'on ne revoit jamais ? Il paraît que les automobilistes qui ne la prennent pas à leur bord, sont victimes d'accidents. Ceux qui ont eu la charité de l'abriter dans leur voiture s'en tirent indemnes sans avoir pu, cependant, contempler son visage qui est caché derrière un grand châle et qu'elle disparaît purement et simplement, comme volatilisée. Voici une des interprétations concernant le mystère de la Dame Blanche. Il s'agit d'une très vieille légende allemande... Dans un château retiré, la fée Mélusine, car c'est bien d'elle dont il s'agit, apparaît lorsqu'elle pressent le décès d'un membre de sa lignée. On la voit alors se promener sur les tours du château en criant ou en sifflant de manière lugubre. Auparavant, citées par Erasme dans son livre « Des Prodiges », des légendes analogues se déroulèrent en Italie et dans d'autres régions d'Allemagne et de Bohême. Ce spectre serait apparu dès les premiers temps de l'histoire dans les nobles familles de Neuhaus et de Rosenberg et il s'y montre encore aujourd'hui paraît-il... La Dame Blanche apparaît lors d'un proche décès mais aussi d'un futur mariage ou de la naissance d'un enfant. Si elle porte des gants noirs, c'est signe de mort. A l'inverse, des gants blancs sont un signe de joie. Elle hante également les domaines de Brunswick, de Brandebourg, de Bade et de Pernstein. Cette drôle de silhouette porte des clefs à sa ceinture et elle s'en sert pour ouvrir les chambres les unes après les autres aussi bien en plein jour qu'au milieu de la nuit. D'un maintien noble, elle se laisse parfois aller à des crises de colère quand on lui tient des discours déplaisants et elle n'hésite pas alors à jeter des pierres à la tête des impertinents. Pourtant, elle a bon coeur et a instauré de repas pour les pauvres dans une salle du château et gare à celui qui ne respecte pas la coutume ! A Parme, en Italie, la Dame Blanche se manifeste aussi à chaque fois que quelqu'un de sa lignée doit décéder c'est ainsi que, comme le raconte Erasme « aux coins de la cheminée, on voyait assise une vieille femme. Une demoiselle de la maison était malade mais contre toute attente, elle guérit et c'est un autre membre de la famille qui mourut subitement ».
A part l'histoire d'Erasme, de nombreuses autres légendes relatives à la Dame Blanche fourmillent en France et dans le monde. Des témoignages sont effectivement troublants comme par exemple à Palavas dans l'Hérault. Ainsi quatre jeunes automobilistes aperçoivent une femme d'une cinquantaine d'années le 20 mai 1981 vers minuit trente. Elle est vêtue de blanc et monte à l'arrière du véhicule direction Montpellier. Très silencieuse, elle s'écrit soudain « Attention au virage ! ». Le conducteur évite de peu l'accident et ses passagères à l'arrière poussent alors un cri : la Dame Blanche a subitement disparu alors que la voiture roule encore et que les portières sont fermées ! La police ne trouvera absolument rien sur les lieux, pourtant les quatre témoignages concordent tout à fait... Toujours en France, à Caen, la Dame Blanche apparaît toujours au même endroit : sur la route de Luc-sur-mer près d'un abribus, à proximité du centre hospitalier. Cette fois, toujours de blanc vêtue, elle semble avoir une trentaine d'années. Des automobilistes qui la prennent en charge ne l'entendent pas dire un mot sauf à l'approche du petit village de Mathieu. Arrivant au village de Luc-sur-Mer, même cri : « Attention au virage ! ». Même cri, même disparition soudaine. Autre fait troublant : en Isère cette fois, à Chapareillan. Ca se passe en 1977, un soir de tempête, durant laquelle un médecin prend en autostop une jeune femme sur la Nationale 90. Silencieuse, elle se contracte fébrilement au Pont-du-Furet, sa frayeur passe et elle demande à descendre pour rejoindre à pied le domicile de ses parents. Le conducteur, galant, lui prête un parapluie et attend quelques instants. Ne la voyant pas revenir avec son parapluie, il va sonner à la porte. Le couple d'une cinquantaine d'années lui explique que malheureusement, leur fille est décédée dans un accident de moto au... Pont-du-Furet. Pourtant, le signalement donné par le conducteur correspond très exactement au portrait de la jeune fille décédée. Une autre Dame Blanche est également vue de temps à autre au château de Trecesson dans l'Ille et Vilaine. Une autre encore hanterait le château de Pouancé en Maine et Loire. La légende veut que ce soit la femme d'un mari jaloux qui l'aurait emmurée ou encore il s'agirait de Marie Delorme qui, par amour pour un chevalier, fit prendre Pouancé par les troupes bretonnes et qui fut emmurée ou pendue. Ailleurs, dans le monde, la Dame Blanche apparaît aux chutes Montmorency à Québec : il s'agirait d'une jeune femme dont le fiancé aurait été tué en 1759. De chagrin, elle aurait enfilé sa robe de mariée et se serait jetée dans les chutes. Enfin, au château de Setin en Allemagne, roderait une Dame Blanche, fantôme de Sidonie von Bork qui fut brûlée pour sorcellerie. Alors bien sûr... On peut parler d'hallucinations ou de canulars, reste que ces apparitions mystérieuses se produisent toujours aux mêmes endroits et que toutes les jeunes filles ou les femmes dont il est fait référence sont toutes décédées de mort violente ou ont été tuées dans des circonstances sordides. Les apparitions, hormis dans l'histoire d'Erasme, se produisent toujours aux alentours de minuit...
Palavas les flots
Le 20 mai 1981, quatre jeunes montpelliérains âgés de 17 à 25 ans vers 0h30, après s'être promené sur les quais de Palavas et avoir bu un coup, aperçoivent sur le bord de la route, une auto-stoppeuse d'une cinquantaine d'années portant un imperméable ainsi qu'un foulard blancs. Ils lui proposent de l'amener jusqu'à Montpellier. Elle ne répond pas mais opine de la tête, monte à l'arrière, et s'assied entre les deux passagères. La voiture repart. La mystérieuse auto-stoppeuse ne dit toujours pas un mot. Un kilomètre après, elle s'exclame "Attention au virage, attention au virage !". Le conducteur, surpris, lève le pied, et passe le virage sans encombre. C'est alors au tour des passagères de crier : le mystérieux personnage a disparu ! La voiture roule toujours à 90 km/h, les portes fermées... D'abord abasourdis, les quatre amis décident d'aller tout raconter à la police. Qui, après avoir cru à une plaisanterie, se rend sur place, sans rien trouver ! Plusieurs convocations plus tard, la police, comme toutes les personnes qui les interrogent, concluent à la sincérité des jeunes : leurs témoignages ne se contredisent jamais, ils ne s'intéressent pas au spiritisme ni à aucun sujet de ce genre... Enfin, ils évitent tant que possible de parler de cette affaire.
C.H.U. de Caen (Luc sur Mer)
La "dame blanche" du C.H.U. de Caen (Calvados) apparaît toujours aux abords du même abribus, sur la route de Luc-sur-Mer, juste après le centre hospitalier. Le dernier témoin à l'avoir prise en charge l'a décrite comme une jolie jeune femme d'une trentaine d'années, sobrement habillée de blanc et prétendant rentrer chez elle, à Luc. Pendant le trajet de 14 km le long de cette route, la D7, elle conserve toujours le silence. C'est à la traversée du village de Mathieu que la jeune femme se montre fébrile. Puis, à l'entrée de Luc-sur-Mer, la jeune fille s'affole carrément : "Faites attention, le virage est traître !" Tous les témoins déclarent avoir tenté de la calmer. Là encore, au moment où le chauffeur, après avoir négocié son virage, se tourne vers la passagère, il découvre immanquablement un siège vide. Cette affaire, qui se renouvelle régulièrement selon le même scénario, est localement très connue. Et il se trouve qu'une jeune femme fut, en 1970, victime d'un accident de voiture mortel dans ce virage alors qu'elle revenait de Caen. Cet endroit fut plusieurs fois le cadre d’accidents mortels, dont celui d’une jeune femme en 1970.
Balleroy
L'auto-stoppeuse fantôme du carrefour de Balleroy (Calvados) apparaît depuis 1960, année où une jeune fille se tua dans une collision à hauteur de ce très dangereux croisement dit "de l'Embranchement", situé à quelques centaines de mètres du village, au milieu de la forêt de Cerisy. Ce jour-là, on la ramenait en voiture du village. Elle habitait un petit hameau niché dans les bois. Sa vie fut coupée nette, au carrefour par un chauffard qui n'avait pas respecté la signalisation. Depuis, on a eu beau refaire plusieurs fois le carrefour, son âme y semble comme chevillée dans un éternel et triste appel au secours. A Balleroy, plusieurs personnes du village l'ont déjà prise en charge. Elle se manifeste toujours par les nuits pluvieuses, à la sortie du village, levant le pouce en direction du carrefour. Elle est immuablement vêtue de blanc et demande à être déposée à un hameau voisin du carrefour, "là où habite sa mère". Elle parait avoir un peu moins de 20 ans. Invariablement, elle montre des signes d'angoisse et de panique évidents pendant la traversée du carrefour. Mais, l'embranchement passé, elle n'est déjà plus dans la voiture. Sa dernière manifestation a été plus spectaculaire encore que les précédentes. Les deux habitants de Balleroy qui l'ont, cette nuit-là, éclairée de leurs phares l'ont vue non plus inactive, debout sur le bas côté, mais debout au beau milieu de la route. Il leur fallut piler net devant ce qui se révéla être encore la même jeune fille, dont la forme s'évanouit dès les portières ouvertes. A force de n'être pas entendue ou comprise, depuis près de 40 ans, cette dame blanche, dont l'appel confus semble venir d'un monde inconnu, paraît devenir plus véhémente qu'auparavant...
Chapareillan
A Chapareillan (Isère) sur la N90, apparaît assez souvent une jeune "dame blanche". Ce soir de 1977, par une pluie violente, c'est un médecin grenoblois qui la prit en charge. Taciturne et très peu loquace jusqu'à un passage délicat de la route, dit Pont-au-Furet, la passagère marqua alors une grande frayeur qui s"estompa avec l'éloignement de l'obstacle. Elle se fit déposer un peu plus loin, devant une maison qu'elle dit être celle de ces parents. Comme il pleuvait toujours des cordes, le médecin lui prêta son parapluie et attendit qu'elle le lui ramène. Il suivit la fille des yeux, la vit franchir la porte d'entrée et la referma derrière elle. Une bonne dizaine de minutes passant, le médecin se décida à aller frapper à la porte de la maison, pensant qu'on l'avait oublié. Un couple de quinquagénaires lui ouvrit, étonnés d'êtres dérangés à une heure si tardive. On imagine aisément la discussion qui s'ensuivit : la jeune fille décrite avait bien habité là, mais il y a des années qu'elle était enterrée ! C'était leur fille unique, morte dans un accident de moto... au Pont-du-Furet.
Château-Bernard
Parfois, des contacts physiques ont laissé une impression bien plus désagréable à ceux qui ont eu l'imprudence de tenter de toucher ces apparitions. Ainsi, une auto-stoppeuse fantôme se montre volontiers, de nuit, à la sortie de Château-Bernard (Isère). Voilà plus de trente ans que cette jeune femme se manifeste ainsi, ayant pour caractéristique constante de disparaître lentement sous la forme d'un léger brouillard, et non en une fraction de secondes, comme les autres. En 1960, elle fut prise en stop et disparut à un point précis de la route, toujours après avoir prévenu le conducteur d'un danger. Ce qui poussa celui-ci à se rendre à la gendarmerie, c'est qu'il avait été un peu entreprenant avec la jeune femme, lui passant une main sur les jambes et, enhardi par l'absence de réaction, sur la poitrine. Il avait alors remarqué que sa passagère dégageait un froid semblable à celui du marbre. Confus, il avait attribué à ses avances la disparition soudaine de la voyageuse et venait demander si on l'avait trouvée sur la chaussée. C'est là un cas unique de contact physique avec l'un de ces êtres fantomatiques, mais dont les atomes et les molécules semblent être aussi bien liés entre eux que ceux d'un vivant.
Col du Lautaret
La légende se situe en hiver sur la route du col du Lautaret. L'histoire raconte l'étrange aventure survenue à de nombreuses personnes au coeur de la nuit et de la tourmente : alors qu'elles étaient concentrées sur la conduite de leur véhicule, une incroyable apparition les surprenait au détour d'un virage : une dame vêtue d'une robe et d'un châle dont la blancheur immaculée rappelait celle de la neige, faisait de l'auto-stop appuyée contre une paroi glacée. Troublés et peinés par l'apparent dénuement de cet étrange fantôme, nombreux sont ceux qui lui offraient l'hospitalité dans la réconfortante chaleur de leur voiture. Son visage était entièrement dissimulé par son châle et toutes les tentatives de conversation s'avéraient vaines : le curieux personnage gardait obstinément le silence ... Les automobilistes reprenaient alors leur conduite et la nécessité de se concentrer leur faisait momentanément oublier leur passagère ...
Et le voyage se poursuivait toujours sans dommage. Arrivés à bon port, ils ne pouvaient que constater la disparition de la Dame ...Dans les auberges de la région, on raconte que la Dame Blanche du Lautaret protège les automobilistes qui la prennent à leur bord. Quant à ceux qui l'ignorent, leur voyage se poursuit au péril de leur vie. On raconte aussi que certains ont été internés en asile psychiatrique, à Laragne, pour avoir relaté cette histoire ...
Dame Blanche au Col du Lautaret
Tonneville
On ne sait pas exactement quand elle vécu, mais on est à peu près certain qu’elle appartenait à la famille de Percy. Elle vécut dans un manoir en bordure de la route de Cherbourg à Beaumont, dont il ne subsiste aucun vestige intéressant.
La légende raconte qu’elle était intelligente et très belle, mais que son âme était mauvaise et cruelle. Capricieuse lorsqu’elle était petite fille, son désir de domination ne fit qu’augmenter avec l’âge. Dévorant de multiples ouvrages, elle s’initia à la magie et l’astrologie. Ses progrès furent si rapides qu’elle ne tarda pas à être en communication avec les puissances du Malin. Il faut dire que dans le Cotentin, l’influence des invasions Saxonne et Viking contribua à la persistance du paganisme, face aux avancées du monde chrétien. Longtemps, on recourut aux coutumes païennes, aux sorciers et autres devins. Puis la disparition subite des ses deux parents ajouta à son ressentiment. Un jour, une vieille femme s’arrêta près de l’étang situé en contrebas du manoir et la demoiselle de Tonneville l’y précipita dans un accès de fureur. Elle était la terreur de la contrée et il n’y avait pas de malheurs ou de calamités qui survinrent sans qu’on lui attribuât.
Les années passèrent, jusqu’au jour ou un procès l’opposa à des habitants de la commune voisine de Flottemanville, à propos de la possession d’une partie de la lande. On plaida avec acharnement de part et d’autre, mais la demoiselle de Tonneville perdit le procès. Elle prononça alors ces paroles : "Si, après ma mort, j’avais un pied dans le ciel et un autre dans l’enfer et qu’il fallût mettre les deux en enfer pour avoir la lande toute à moi, je n’hésiterais pas !"
Quand elle tomba malade, le curé de Tonneville vint pour la préparer à la mort. Elle lui dit qu’elle était toute préparée, et n’avait pas besoin de lui. Le curé l’exhorta à se rétracter de ce qu’elle avait dit, mais elle renouvela son désir d’appartenir à Satan pour hanter la lande qu’elle revendiquait. Finalement elle mourut dans l’impénitence. Le jour de l’enterrement, il fut impossible de sortir le cercueil de la propriété. Une force mystérieuse le retenait. On résolut alors de creuser sa tombe à l’endroit ou il se trouvait. On pensait en avoir terminé avec cet être maléfique, mais on se trompait.
Depuis ce jour, on la rencontre la nuit tombée, sur les landes de Tonneville et Flottemanville, ou bien près de l’étang de son ancien manoir. Toujours vêtue de blanc, elle s’exhorte à égarer le voyageur. A pied ou à cheval, il est pris d’une sorte de vertige, il perd le sentiment de l’orientation, il ne reconnaît plus le sentier, il crois revenir sur ses pas, change de direction et se perd tout à fait. Puis sans avoir compris, il se retrouve au milieu de l’étang. Alors, il entend la demoiselle de Tonneville ricaner du succès de sa ruse.
Quelquefois, elle se manifeste sous la forme d’un cheval blanc, et marche à coté d’un piéton, comme pour l’inciter à monter sur son dos. Malheur à celui qui se mettrait en selle pour accélérer son voyage, le cheval partirai aussitôt à travers les chemins creux, les fondrières et les ronces. Puis l’animal disparaît subitement sous le voyageur, laissant l’infortuné au beau milieu de l’étang...
Aujourd’hui, on n’entend plus guère parler des Milloraines, à tel point que l’on attribue ces apparitions aux superstitions et autres peurs ancestrales. Pourtant, en 1949, au cours de travaux dans l’ancienne enceinte du manoir, on mit à jour un cercueil recouvert d’une plaque de plomb, contenant des ossements humains. Qui autre que la demoiselle de Tonneville pouvait reposer ici, à l’endroit précis où, selon la légende, aurait été enterrée sa dépouille ?...
Phénomène plus récent, des auto-stoppeuses vêtues de blanc hantent le bord de nos routes. On en dénombrerait près de trois cent cas en France. Le scénario est identique : elles se manifestent au bord d’une route, toujours au même endroit, demandant à être prise en charge pour se rendre à quelques kilomètres de là. En un lieu bien précis du trajet, elles disparaissent subitement, souvent après avoir mis en garde le conducteur : c’est là qu’elles ont trouvé la mort quelques années auparavant, dans un accident de la circulation.
Dame Blanche
Lessay
En réalité, la région de Lessay ne compte pas moins de deux dames blanches. La lande de Lessay, située de part et d’autre de la route de Coutances, a toujours eu la réputation d’abriter des apparitions. La première, autrefois victime d’un assassinat, se manifeste dans la lande depuis des siècles par les nuits de pleine lune.
La seconde, plus récente, est très connue par les habitants du Centre-Manche. Elle fait de fréquentes apparitions au bord de la route de Coutances, à la sortie du Village de Le Bingard, faisant du stop pour rejoindre Lessay. Prise en charge, elle disparaît toujours à l’entrée du chef-lieu de canton, à hauteur du cimetière, là où elle repose : il s’agirait d’une adolescente de Lessay, Gabrielle R., tuée en 1970 dans un accident sur cette même route de Coutances.
Dame Blanche - Bingard - Lessay - Coutance
Montpinchon
Près du cimetière de Montpinchon, une dame blanche ferait une apparition chaque 14 du mois. D’ailleurs, dans les années 80, des centaines de spectateurs se déplaçaient pour assister au spectacle. Des milliers de curieux auraient aperçu cette forme évasive déambuler dans la campagne près de la rivière la Soule. Les gendarmes, médusés par un tel déplacement de foule, n’ont jamais pu prouver de supercherie.
Le Canet
C'était au mois de juillet , un vendredi , mais je ne me souvient plus de l'année exacte 1985 86 ou 87. J'étais sorti avec un copain boire un verre sur la côte, à Canet en Roussillon exactement comme on le faisait souvent en semaine , mes parents étaient parti en vacance et j'étais resté car je bossé tout l'été ( pour info on a bu un jus d'orange et rien de plus nous n'étions pas fumeur non plus).Vers 1h00 du matin on décide de rentrer car je travaillais le lendemain .Tout vas pour le mieux du monde ,on discutait, et c'était moi qui conduisais. Et c'est la que tout a commencé. Sur le bas coté de la route je suis attiré par une lueur ,et je vois une dame habillée d'une grande robe blanche style chemise de nuit ,cheveux longs,dont la lumière provenait de l'intérieur de son corps ,assise sur une balançoire accroché a un arbre,de la main gauche elle tenait la corde a sa gauche tandis que la droite était tendu vers ma direction. Petite précision la balançoire était immobile .Inutile de vous dire que j'ai été pris de panique et je ne sais pour quelle raison je n'arrivais plus a respirer et je me suis mis a accélérer .Mon copain regardant dans ma direction affolé n'as rien pu voir. Il voulait absolument que l'on y retourne mais pour moi c'était hors de question. C'était beaucoup trop différent de ce que l'on a l'habitude de voir au quotidien. La seule chose qu'il a pu faire c'est de me donner des gouttes d'un calment pour que je puisse rentrer chez moi .Je n'ai pratiquement pas fermer l'oeil de la nuit,disons qu'après c'est psychologique,le moindre bruit est largement amplifié par mon cerveau et en plus j'étais tout seul a la maison.
Je raconte rarement cette histoire , trop peur d'etre pris pour un fou ,mais je sais moi que cela était bien réel.
Zillisheim
Cela s est passé vers l 'age de 17 ans, nous étions 4 copains en scooter et nous dirigions au lycée épiscopal de Zillisheim ( Haut-Rhin ). C était un soir d' été, je ne me rappel plus de l heure mais il n y avait aucun mauvais temps et encore moins de raison d y avoir du brouillard. Quand au loin nous avons aperçu du brouillard se former et une lumière blanche apparaître au loin. Nous nous sommes arrêtés car cela était d une étrangeté que nous ne pouvions plus continuer à rouler. Cette lumière se fit de plus en plus importante et nous avons pu distinguer au loin, une femme au milieu de ce brouillard. Plus la lumière fut importante, plus l' on pouvait distinguer cette femme, la lumière formait son corps et l on distinguait une longue robe blanche, elle était tout en lumière. Nous distinguions ses bras, son visage mais pas ses pieds, elle reposait à quelques centimètres du sol et de ce fait nous étions complètement incertain de notre vision. Elle nous regardait et nous n étions attirés plus que par elle, son visage était difficile a percevoir car nous étions tout de même assez loin. Je ne pourrai préciser la durée de cette apparition car toute forme de temps avait disparut. Cela nous calmait à un point que nous étions tous ébahi. La lumière et donc cette femme disparu sans que nous nous en rendions vraiment compte. Cela s 'est fait naturellement ainsi que la disparition du brouillard.
Quand nous avons rallumé nos moteurs et sommes aller au niveau de notre apparition, il n' y avait aucun signe, rien du tout, pas une trace. Depuis ce temps, cette femme est dans mon esprit et jamais je ne l oublie.
Dans ma vingtième année, je me suis mis a faire des séances de kinesioliogie, avec quelqu’un qui était vraiment évolué d un point de vue spiritualité. En discutant avec mon amie il s'est avéré que cette femme était bien une apparition, une sainte qui était la pour nous protéger d' un accident. Me demandant si une statue d' une religieuse était devant le collège épiscopal, j y suis retourne quelques années après. Effectivement une statue de sainte était devant le collège, j ai tout de suite reconnu la femme que nous avons tous vu. N arrivant pas a lire son nom, je suis aller voir le prêtre du collège pour savoir qui était cette femme. Il s'est avère que c'était la vierge Marie.
Depuis cette apparition, je vois la vie tout a fait autrement et me suis ouvert sur la voie spirituelle.
Portugal
Il y a des milliers de témoignages à travers le monde des dames blanches. Apparemment, cette vidéo ne serait pas un fake... Ca se déroule au Portugal, et la dame blanche apparaît à 4m15 de la vidéo. Vous remarquerez que sa voix change au moment ou elle hurle, ainsi que l'apparition de marques sur son visage. On pourrait se dire que si c'était une actrice qui interprète la dame blanche, elle ne regarderait pas la camera, hors c'est le cas à plusieurs reprises. Donc première vidéo d'une dame blanche? Possible!
**video a voir sur le site lien en bas ***
Fougères
Il y a mille ans, le seigneur de Fougères s’appelait Frangall. C’était un descendant des Vikings, qui avait juré allégeance au comte de Blois. C’était un homme très grand, très fort et très méchant, qui aimait passer son temps à faire la guerre, tuer des ennemis en les fendant en deux ou en leur coupant la tête. Quand il n’était pas à la guerre, il partait chasser dans les forêts profondes de Sologne pour chasser, et tuer le plus d’animaux possibles. On disait que son épée ne séchait jamais tant il s’en servait souvent !
Frangall était marié à la plus douce et à la plus gentille jeune dame que l’on puisse imaginer : Marie. Elle était aussi douce que lui était méchant et sanguinaire ! Mais à l’époque, on mariait les jeunes filles nobles sans leur demander leur avis… Frangall était jaloux et n’aimait pas que son épouse reçoive trop de visiteurs au château pendant ses longues absences. Et les distractions se faisaient rares, une fois les ordres donnés aux domestiques ; à part la tapisserie, la broderie, la musique et les promenades, Marie s’ennuyait. Frangall lui avait même interdit de recevoir des visites des seigneurs voisins et les troupes de jongleurs et de troubadours. Mais elle ne pouvait les renvoyer.
Marie promettait à son époux de ne recevoir personne, mais accueillait quand même quelques artistes pour l’occuper. Parmi eux, un jeune troubadour à la jolie voix et bien de sa personne venait chanter pour Marie pendant qu’elle filait ou tissait dans la bibliothèque. Et pendant ce temps, Frangall chevauchait en tuant moult ennemis.
Un jour, Frangall eut l’idée de vérifier si son épouse lui obéissait bien… Il rentra à Fougères sans prévenir, déguisé en mendiant, en gardant sa barbe, et courbé pour éviter d’être trahi par sa haute taille. Il vint demander l’aumône et le couvert au château de Fougères. Ses domestiques lui servirent à boire et à manger, et lui proposèrent de passer la nuit au château sans le reconnaître. Sous prétexte de saluer le maître des lieux, il demanda audience à la châtelaine. Et un valet innocemment, lui répondit qu’elle se trouvait à la bibliothèque en compagnie du troubadour… Son sang ne fit qu’un tour : il se redressa, jeta ses hardes pour se montrer en tenue de chevalier. Puis il tira son épée, monta quatre à quatre les escaliers menant à la bibliothèque, trouva son épouse en train de filer, et le troubadour assis par terre, en train de jouer de la musique. Frangall coupa le troubadour en deux d’un seul coup d’épée, et Marie s’évanouit. Le seigneur appela ses gens, et fit porter Marie inconsciente, au sommet du donjon. Une fois enfermée, il garda la clé, remonta en selle et repartit à la guerre.
Evidemment, Maris mourut de faim et de soif, mais aussi de chagrin. Travaillé de remords, Frangall revint à Fougères. Trouvant sa femme morte, il la fit enterrer quelque part autour du château pour qu’on entende plus parler d’elle. Il songea à se remarier, mais aucun parti ne voulut du seigneur Frangall pour époux, car le drame s’était ébruiter dans toute la région. On murmurait même que le château de Fougères était hanté : les villageois disaient voir la nuit une forme blanche tourner au dessus du château. Il ne pouvait s’agir que du fantôme de Marie !
Des témoins racontèrent même qu’un soir, ils virent Frangall tomber du haut des remparts et en mourir. Suicide causé par les remords ? Ou bien vengeance de la Dame blanche ? Toujours est-il que la Dame blanche se promènerait toujours autour du château, suivie par une forme noire qui implore son pardon… depuis mille ans.
Dame Blanche
Le château de Pernstejn
La Dame blanche était de son vivant la fille de Zibrid, un des descendants d'Adalbert, fondateur du château.
Zibrid qui vivait en Pologne se décida à revenir en Moravie à Pernstejn, demeure de ses ancêtres.
Les Moraves n'aimaient guère les Polonais et encore moins les compatriotes qui avaient abandonné la Moravie pour vivre en Pologne et revenir au pays après de longues années d'absence. Ainsi donc, les troupes moraves passèrent à l'attaque du château Pernstejn, décidé a le détruire...Mais Pernstejn était une bâtisse très solide et résistait fort bien à l'assaut des guerriers moraves.
Après des mois interminables de résistance, Zibrid commençait à se lasser. Les assaillants moraves étaient épuisés. Zibrid tenta de mettre fin au siège du château.
Il invita alors les chefs des troupes moraves à Pernstejn et leur proposa la trêve. Les Moraves acceptèrent sans hésiter, avec enthousiasme.
Tout le monde était satisfait, sauf Zimehava, la fille de Zibrid.
La jeune fille avait hérité la beauté de sa mère, le courage et la force de son père. Elle avait de beaux yeux bleus, un visage fin au teint laiteux et des cheveux d'un blond cendré qui lui descendaient jusqu'aux chevilles. Elle montait admirablement bien à cheval, maniait l'épée avec une facilité surprenante et était un excellente archère. Le sang chaud de Zimehava refusait d'adopter la tactique de son père Zibrid. Elle estimait qu'il n'aurait pas dû proposer la trêve, mais lutter avec ferveur, même au risque de leurs propres vies.
Zibrid et les chefs des troupes moraves n'étaient pas encore sortis de la grande salle de réunion, alors que la jeune fille montait déjà aux remparts, armée de son arc. Zimehava tirait dans les rangs ennemis, ne manquant jamais la cible visée. Les gardes avertirent Zibrid de la situation. Le seigneur était furieux que Zimehava voulait gâcher sa démarche diplomatique. Il monta rapidement sur les remparts, s'approcha de sa fille et lui transperça le coeur par un coup d'épée. Le corps de Zimehava s'affaissa inerte sur le sol. C'était la dernière victime de l'assaut du château Pernstejn, tuée par son propre père. Les troupes de Zibrid ainsi que les troupes ennemies participèrent à l'enterrement de Zimehava.
Après les obsèques, les troupes se séparèrent en paix.
Malheureusement, même après la mort, l'âme de Zimehava ne retrouva pas la paix. Depuis le jour fatal, l'esprit de Zimehava, fille de Zibrid, a pris la forme d'une dame blanche. Depuis, elle erre chaque nuit dans les couloirs du château Pernstejn. Ensuite, l'esprit se dirige sur les créneaux, longe les remparts, puis la silhouette disparaît dans le vide. Jusqu'à l'extinction de la famille des Pernstejn, l'expression du visage de la Dame blanche prédisait l'avenir de la famille.
Si la Dame blanche souriait, une bonne nouvelle s'annonçait.
En revanche, si son visage reflétait la tristesse, les seigneurs de Pernstejn s'attendaient à un décès en famille ou à un cataclysme.
Dame Blanche
Montmorency (Québec) - 1759
Main dans la main, Mathilde et Louis marchaient au bord de la rivière Montmorency dont ils connaissaient tous les méandres. Après les durs travaux du jour, ils se rendaient parfois jusqu'en haut du grand sault, là où on voit toute l'île d'Orléans qui ressemble à un gros poisson couché au milieu du fleuve. Ils faisaient mille projets et leur coeur débordait d'amour. Mathilde refusait de décrire la robe blanche qu'elle avait cousue pour le grand jour. Louis ne la verrait que le matin des noces !
Voici qu'un matin de juillet, dans toutes les paroisses de la côte, les curés avaient réuni les familles et lancé :
- Partez ! Emmenez bêtes et provisions ! Terrez-vous au fond des bois ! Les Anglais sont là !
Seuls demeuraient sur les bords du fleuve Saint-Laurent les hommes, jeunes et vieux, qui s'étaient engagés dans les milices pour défendre leurs biens jusqu'au dernier souffle. Non, les Anglais venant de l'ouest ne franchiraient pas la rivière ! Mathilde Robin aurait bien voulu camper avec les miliciens. Elle aurait tout accepté pour être auprès de Louis ! Mais la guerre est l'affaire des hommes, elle le savait.
Réfugiée dans les bois avec sa famille, elle languissait. À chaque fois qu'arrivait un nouveau venu parmi les tentes, elle posait toujours la même question :
- Avez-vous vu Louis Tessier ? Sa compagnie est-elle sur les battures ?
Puis, un jour, un milicien arriva avec quelques Indiens et un blessé qu'il confia aux femmes.
- Les Habits rouges ont attaqué les redoutes, dit-il, hors d'haleine, et ils ont tenté de gravir les falaises et de franchir les gués. Mais nos troupes les attendaient derrière les fascines et elles ont empêché leur avance.
La bataille de Montmorency se terminait par une brillante victoire des Français. Dans le bois, tout le monde attendait des nouvelles. Quelques soldats et miliciens essoufflés et trempés vinrent rassurer leurs parents. Mathilde eut beau attendre et attendre encore, Louis ne vint pas au campement dans le bois. Alors, n'y tenant plus, elle quitta les autres sous la pluie et se dirigea en hâte vers la rivière. Elle se mit à courir sur les rochers sans se soucier des ronces qui déchiraient son mantelet et son jupon. Bientôt elle arriva au premier gué. Louis Tessier ? Non, il n'était pas là. À l'autre gué, peut-être. Mathilde, haletante, continua son chemin. Au deuxième gué, on n'avait pas vu Louis. Mathilde repartit, mais là aussi, elle fut déçu, il n'était pas au troisième gué. « Il a peut-être tenté d'aller à la ferme », se dit-elle. Elle se précipita sur le sentier qui menait aux habitations. Et cette fois encore, elle ne trouva personne. Mais elle fut saisie de crainte en voyant flamber autour d'elle des granges et des maisons. Elle comprit que les Anglais avaient incendié les fermes et les granges. Elle courut à perdre haleine vers sa maison encore intacte. Elle ouvrit la porte et appela :
- Louis ! Mais seul le silence lui répondit.
Mathilde réussit à se guider dans la noirceur. À tâtons, elle ouvrit l'armoire et repéra sa robe blanche. Elle la saisit et la serra contre elle. Puis elle se dépêcha de ressortir. Elle poursuivait sa quête en répétant le nom de l'aimé. Elle arriva enfin en amont de la grande chute ; elle vit des gens et entendit des appels.
- Mathilde ! Oh ! Mathilde !
Folle d'espoir elle alla vers les voix qui montaient dans la nuit. En la voyant, les miliciens s'écartèrent et firent silence. Il était là, son Louis : il reposait sur la rive dans ses habits familiers. Mathilde l'appela doucement, attendant qu'il se lève et qu'il accoure vers elle. Mais Louis restait couché et ne donnait aucun signe de vie. Alors, elle comprit qu'elle arrivait trop tard. Elle se jeta sur son corps en hurlant sa douleur. Au bout d'un moment, elle sécha ses larmes et s'enfuit. Guidée par le bruit grandissant de l'eau qui se précipitait vers le fleuve, elle arriva juste en haut, au bord du rocher. C'était là où tant de fois elle s'était tenue avec Louis, là où toute la rivière, d'un geste majestueux, bascule dans le vide. Mathilde enfila sa robe blanche et sans hésiter un seul instant, elle ouvrit tout grand les bras et se laissa glisser dans la chute. On ne la revit plus jamais. Encore aujourd'hui, pendant les belles soirées d'automne, juste à la fin du jour, les gens de l'île d'Orléans racontent qu'ils peuvent voir distinctement une jeune femme toute vêtue de blanc errer au pied du grand sault de Montmorency. C'est le fantôme de Mathilde Robin qui, les soirs de lune, semble chercher encore dans les bouillons de la chute le corps de son bien-aimé.
Le vent apporte parfois sa plainte jusqu'à Saint-Pierre ou Sainte-Pétronille. Alors, les gens s'arrêtent et disent : - La voilà. C'est Mathilde Robin, la dame blanche.
Ce récit est adapté d'une légende orale qui circule encore sur la côte de Beaupré. La bataille à laquelle on fait référence est celle de Montmorency, qui précéda de quelques mois celle dite des « Plaines d'Abraham » (1759) où les Anglais conquirent, après tant d'efforts, la Nouvelle-France.
Dame Blanche
Puivert
Autrefois, un lac s'étendait sous les murailles de Puivert. Or, une Princesse d'Aragon, qui était très vieille et malade, demanda au Seigneur de Bruyère, Maître des lieux, de terminer sa vie au château de Puivert.
Chaque soir d'été, alors que le soleil se couchait derrière les Pyrénées, un Héraut d'armes montait au Donjon pour annoncer à tous l'apparition de la Dame Blanche, qui était le nom de la vieille Princesse. Elle venait dans un palanquin d'or, porté par quatre Sarrasins esclaves, jusqu'à une banc de marbre blanc en bordure du lac. Elle y restait toute la nuit à méditer sous les étoiles. Mais les jours de pluie, l'eau venait recouvrir le banc de marbre, et elle ne pouvait pas y aller. Un page lui suggéra alors d'ouvrir une faille dans le rocher qui constituait un barrage naturel retenant les eaux du lac, ce qu'elle fit. Mais alors le barrage entier s'écroula, emportant la Dame blanche et ses ouvriers. On dit qu'aujourd'hui, lors des belles nuits d'été, la Dame Blanche reparaît au bord du fantôme du lac...
Mont-des-Boules
Une légende s'attache aux ruines du Mont-des-Boules. Elle a pu, à l'origine, s'appliquer au château du Mont-Ori, puis, après la disparition de celui-ci, se réfugier, en quelque sorte, dans les vestiges du Mont-des-Boules. Laissons l'archéologue de Golbéry, dont le texte à ce sujet semble le plus ancien (1828), nous la conter naïvement :
"Une dame blanche vient parfois s'asseoir sur les débris de la tour. Une jeune fille s'en étant un jour approchée, elle la pria de revenir à une heure indiquée, en lui annonçant qu'un dragon à la gueule enflammée, au regard terrible, s'élancerait vers elle d'un air menaçant; mais, ajouta la dame blanche, il n'en faut concevoir aucune frayeur, il faut attendre, il faut prendre dans sa bouche même une clef, qui est celle d'un trésor. Après quelques hésitations, la jeune fille promit tout: elle vint en effet. De son côté, le dragon ne manqua pas de se présenter. Le feu qui sortait de son gosier, et ses cris horribles, effrayèrent tellement cette timide villageoise, qu'elle n'osa poursuivre son entreprise. Alors une voix plaintive s'écria: "Me voici donc captive pour cent ans encore". La jeune fille mourut de terreur".
Odile Gevin-Cassal, qui rapporte cette légende près d'un siècle après de Golbéry, ajoute que, une fois en possession de la clef, qui est d'or, la jeune fille devait descendre un escalier, ouvrir une porte avec la clef, s'emparer du trésor déposé au fond d'un souterrain, garder pour elle ces richesses, à l'exception d'un ciboire qu'elle irait remettre au curé. Dès la première fois que le desservant dirait la messe en utilisant ce ciboire (ou plutôt ce calice), la dame blanche serait sauvée. Pour finir, la jouvencelle n'osait affronter le dragon à la gueule de feu; elle s'enfuyait à toutes jambes, mais ne mourait cependant pas de frayeur. Enfin, précision utile pour la suite du récit, mais que ne mentionne pas de Golbéry , la tentative devait se faire le vendredi.
Dame Blanche
Mont-Ohri
Une légende semblable se rencontre au pays basque. Elle se situe même, curieusement, en un lieu dénommé Mont-Ohri. La voici, résumée par Sébillot, d'après l'ouvrage de Cerquand : " Légendes du pays basque".
"Un berger vit un jour dans la grotte du Mont Ohri une jeune dame se peignant avec un peigne d'or. Elle lui dit: "Si tu veux me tirer sur ton dos de cette grotte, le jour de la Saint- Jean, je te donnerai tout ce que tu désireras. Mais, quoique tu puisses voir sur ton chemin, tu ne devras pas t'effrayer". Le berger le lui promit, et le jour de la Saint- Jean, il prit la dame sur son dos et se prépara à l'enlever. Mais apercevant des bêtes de toutes sortes, un dragon qui lançait des flammes, il fut pris de peur, abandonna son fardeau et s'enfuit. La dame jeta un cri terrible et dit: "Maudit soit mon sort ! je suis condamnée à vivre encore mille ans dans cette grotte !"
Que deux légendes construites sur le même thème se trouvent en des lieux quasiment synonymes, il y a de quoi s'interroger. Ainsi, la tradition de Rougemont a-t-elle été transplantée au pays basque, ou l'inverse ? Qui le dira ? Notons, toutefois que le pays basque est placé sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, lieu de pèlerinage fréquenté jadis, depuis le IXe siècle, par une grande partie de l'Europe. Et l'on sait que pèlerins, soldats, marins, marchands, ménestrels et autres voyageurs ont largement contribué à la propagation des contes et des légendes.
[lien du site de l'article avec video et image :
http://www.thinesclaude.com/dame-blanche-3.php ]